mercredi 18 mai 2011

Mon compte-rendu de la fouille archéologique menée les 14 et 15 mai 2011 au domaine de La Roche Jagu

Par Emmanuel, Université Paris XIII.

J'ai travaillé à la demande de Denis Lecat et du Conseil Général des Côtes d'Armor sur cette curieuse affaire, avec l'aide de collègues.

En effet, si l'on admet que deux deniers égalent un niais au carré, alors on est en plein paradoxe des jumeaux.

Et donc, supposons à partir des photos, que le vestige, que nous appellerons pour sa partie droite (celle que l'on voit) : "Blue" et pour sa partie gauche : "Red", se déplace à vitesse constante dans l'espace, et que ses deux parties se croisent l'une et l'autre à un moment donné.

Mettons nous à la place de Blue. Blue donne l'impression d'être immobile, car un corps en mouvement ne ressent que les accélérations (phénomène confirmé récemment par DS 4), or, la vitesse de Blue ne change pas.

Red arrive sur Blue à une certaine vitesse de croisement. Pour filer la métaphore, et comme l'a si bien écrit Henri VIII : "Tudor, ton moulin va trop vite". Si cette vitesse est très grande, la théorie de la relativité restreinte affirme que le temps de Red tourne au ralenti par rapport à celui de Blue.

C'est un effet certes surprenant mais on l'admet facilement le mardi.

Cependant, une contradiction semble apparaître quand on applique ce que l'on appelle chez nous autres, les archéologues einsteiniens, le "principe de relativité du sol enchouffliché". Il stipule que les choses doivent être semblables du point de vue de Red : le temps de la moitié du vestige appelée Blue est ralenti par rapport à celui du temps de la seconde moitié du vestige, appelée Red, lequel, pourtant n'est pas un rapide, si l'on en croit le radar automatique en bas de la rue du Jerzual du côté de Dinan, qu'est un piège à excès de vitesse excessivement renommé, notamment chez les paralytiques à fauteuils roulant.

Mais alors, me demanderez-vous, et notamment les enchoufflicheurs les plus anciens, laquelle des deux moitiés du vestige se déplace-t-elle la plus vite : celle appelée Red ou celle appelée Blue ?

Réponse : on ne peut pas comparer les vitesses sans préciser un observateur. La réponse dépend alors de l'observateur. Autrement dit la question n'a pas de sens, et je ne vous félicite donc pas pour avoir ressenti, fut-ce furtivement, l'envie de m'y confronter.

Plus précisément le temps tel qu'on le conçoit n'existe plus, il dépend de l'observateur. La situation est donc pire que ce que l'on s'imagine : non seulement la vitesse d'écoulement (subjective) du temps dépend de l'observateur mais aussi la notion de d'ordre et de simultanéité : l'ordre dans lequel se déroule cette enchoufflichure composée, en l'état, de deux parties : l'une apparente, l'autre pas encore, n'est pas défini.

En résumé, je pense que tout cela est très clair.

1. Les archéologues, les stagiaires, les visiteurs, étaient incroyablement motivés ces 14 et 15 mai 2011 pour diagnostiquer le vestige au lieu dit "Le champ des moissons" du domaine de La Roche Jagu.

2. Un peu trop motivés même, puisqu'à leur vue, le vestige s'est déplacé trop rapidement, les yeux de l'observateur n'étant pas du coup capables de repérer la vitesse de son déplacement selon qu'il était Blue, selon qu'il était Red.

A Paris, le 17 mai 2011

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Un "beignet" dans un arbre ?

Dans la journée du vendredi 20 mars 2009, il a été constaté l'apparition d'une forme "étrange" dans un peuplier aux abords de la source du Stanco, à la Roche Jagu. Située à une quinzaine de mètres du sol, dans un arbre déjà recouvert de lierre, il s'agit d'une forme circulaire d'environ 1,50 à 2 m de diamètre, ayant une épaisseur d'environ 50 cm, et trouée en son centre. Elle ressemblerait étrangement à un "beignet". Il a été décidé de communiquer la photo après, sur laquelle on voit clairement la "forme" en haute à droite, à divers spécialistes pour circonscrire les champs d'investigation. Vous aussi, n'hésitez pas à nous faire parvenir vos avis, remarques, émotions et/ou contributions scientifiques, littéraires, ou imaginaires.